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Ce texte est extrait du compte-rendu de la Troisième Journée Nationale sur le SYNDROME DE C.H.A.R.G.E. (POITIERS, 11 MAI 1999)
Les anomalies génito-olfactives : olfaction
Intervention du Dr Véronique ABADIE, Pédiatre Hôpital Necker-enfants malades, Paris
samedi 11 mai 2013, par
Comme vu dans l’exposé "Les anomalies génito-olfactives : endocrinologie", les 4 enfants (sur 15 enfants sur lesquels portent les résultats des explorations endocriniennes) et qui ont eu une IRM cérébrale bien orientée sur la région naso-frontale ont une réduction de taille des organes olfactifs, bulbes et / ou sillons olfactifs.
Le tissu embryonnaire étant commun aux régions olfactives et de synthèse de l’hormone stimulante des organes sexuels, les résultats posent la question des capacités olfactives des enfants atteints de syndrome de CHARGE, ce qui peut avoir une incidence importante sur leur comportement alimentaire.
Il existe en effet chez certains enfants une "résistance" importante à la rééducation alimentaire, alors même que les problèmes de déglutition sont guéris. Il est possible qu’un déficit olfactif, principal effecteur du goût, participe à la pérennisation de ces difficultés.
Nous tentons d’évaluer dorénavant les capacités olfactives des enfants CHARGE. Cette évaluation est impossible par les méthodes traditionnelles chez l’enfant avant 10 ans, car elles reposent sur l’expression verbale nuancée de reconnaissance de senteurs.
Nous sommes en cours de mise au point de méthodes d’évaluation des capacités olfactives chez le jeune enfant par des méthodes d’observation comportementale. Ces méthodes sont en cours de validation chez le nourrisson normal.
Elles font d’ores et déjà apparaître chez les enfants CHARGE testés qu’il n’y a pas de défaut complet de capacité olfactive. Il faut maintenant affiner les méthodes pour donner une estimation quantitative de ces capacités.
En tout état de cause, ces données renforcent l’idée qu’une stimulation olfactive précoce, même si l’enfant ne peut pas s’alimenter normalement, est une procédure importante pour stimuler une fonction potentiellement partiellement déficiente et néanmoins essentielle à l’avenir oral.
P.-S.
Ce texte a été publié dans le numéro 3 du bulletin de l’association.